L’e-shop Au fil de l’hêtre d’ Alexandra Charton

Alexandra Charton est jeune et pourtant engagée depuis longtemps pour le respect de la planète. Elle vit en harmonie avec son compagnon Amaury et ensemble, ils ont créé un e-shop pour donner encore plus de vie à leurs convictions et du poids, du concret à leur envie de les partager. Consommer équitable, éthique, responsable, proposer des produits sains respectueux des hommes des animaux et de la terre, de fabrication française et qui fait la place belle aux emplois des personnes handicapées, voilà leur crédo !

On est heureuses de vous faire connaitre leur engagement qui nous donne tellement d’espoir et vous invitons à cliquer sur le lien de leur site!


BDNV :

Chère Alexandra, vous avez mis votre énergie, votre vie au service du respect de l’environnement. Vous êtes jeune et vous avez déjà tant de choses à nous apprendre et à partager ; racontez-nous en quelques lignes votre engagement avec votre site Nouv’elle Nature.

A.C Alors que j’étais encore dans mes études de Lettres il y a de cela sept ans, j’avais ouvert un blog en parallèle afin de communiquer modestement mon expérience de la santé naturelle. Nouv’elle Nature est une version plus aboutie de ce premier blog.

 

Je commençais au même moment un suivi en naturopathie après une mauvaise réaction au controversé vaccin contre le papillome à virus. Après une année d’errance médicale, seule une hygiène de vie globale est parvenue à me redonner confiance en l’avenir. 

Alors que je ne traitais que de médecine alternative, je me suis progressivement ouverte à d’autres thématiques connexes qui parcouraient aussi mon quotidien : l’alimentation végétarienne, le développement personnel, l’écocitoyenneté, l’entrepreneuriat éco-responsable… Amaury, mon compagnon et collaborateur, avait une sensibilité égale à la mienne. Je dois dire que nous avons été très complémentaires dans cette volonté d’apporter un peu plus de conscience à nos existences. 

BDNV : Comment au quotidien, prenez-vous soin de vous ?

A.C : Prendre soin de soi passe avant tout par prendre soin de la planète et des êtres qui la composent. Nous tachons d’appliquer certains éco-gestes qui nous paraissent indispensables pour un mieux-être global. 

Nous sommes inscrits dans une amap afin de soutenir chaque semaine des petits producteurs locaux. Le végétarisme est également un choix éthique, essentiellement guidé par notre amour des animaux et notre volonté que les comportements évoluent ! 

Je cuisine aussi beaucoup par moi-même : des recettes toujours simples, le plus souvent de saison, dont je connais la composition de A à Z. 

Des épiceries Zéro déchet ont vu le jour dans notre ville pour notre plus grand bonheur. C’est là que nous y achetons en vrac (céréales, légumineuses, lessive, shampoing, savon noir etc…) Cela nous permet de lutter contre le gaspillage tout en soutenant les petits commerces qui véhiculent de belles valeurs.

Dans le même état d’esprit, je lutte pour mettre un terme aux achats superflus : mon rouge à lèvres me sert aussi de fard à joue par exemple. Il m’arrive de fabriquer ma lessive, mon baume à lèvre, même mes bijoux! Dernier défit en date : Fournir ma garde robe uniquement de vêtements d’occasion nichés en friperie ou sur internet ! Mes premières expériences sont déjà très concluantes !

Amaury et moi privilégions la santé par les plantes : La gemmothérapie et l’aromathérapie sont essentiels pour nous, tout comme le recours à des médecines douces type magnétisme, naturopathie, éthiopathie etc.

Enfin, mon tempérament anxieux m’a poussée à aborder quotidiennement d’autres techniques comme la méditation, l’EFT, (Emotional Freedom Techniques = Techniques de libération émotionnelle.), la marche afghane, les bains dérivatifs… Mais je sais qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir (rires) ! 

BDNV : Comment, chez vous, est arrivée cette prise de conscience qui a changé votre façon de consommer ?

A.C : J’ai toujours aimé les animaux, mais force est de constater qu’il m’a fallu attendre l’âge de 22 ans pour faire le lien avec le contenu de mon assiette. La notion de végétarisme est venue lors d’une séance chez mon naturopathe. Les scandales des abattoirs révélés par L 214 ont suffit à faire le reste. Or, je vivais encore chez mes parents, ce qui n’est pas l’idéal pour aborder une nouvelle alimentation. 

Ma famille a tout de même fait des efforts dans ce sens, mais je suis toujours gênée à l’idée d’imposer mes choix aux autres. Aujourd’hui, le végétarisme n’est évidemment plus un problème. Nous ne sommes pas extrémistes pour autant et acceptons de manger de la viande et du poisson exceptionnellement lorsqu’on nous invite (excepté les bébés, qui constitue pour nous une limite morale à ne pas franchir).  

BDNV : Quel est votre regard sur cette vague grandissante du mouvement vegan. …. 

A.C : Elle nous remplit d’espoir ! Il est vrai que je ne suis pas toujours en accord avec la forme que peut prendre leur militantisme. Pour moi, informer est une nécessité, mais culpabiliser me semble contre-productif ! Je suis néanmoins très reconnaissante pour leur courage et leur grande persévérance. 

Certaines personnalités, comme Aymeric Caron, Matthieu Ricard, Brigitte Bardot ou F.O.G  sont aussi de grands porte-voix de la cause animale ! Les consciences évoluent et nous devenons enfin audibles !  

BDNV : La souffrance animale est une question fondamentale; le veganisme en est-il la réponse adaptée? 

A.C : Elle est une réponse en effet. Pour autant, d’autres chemins moins radicaux sont aussi envisageables. Pour ma part, continuer de consommer des matières animales pour la beauté et l’habillement est une aberration. Elle soutient une économie mortifère basée sur le narcissime et la superficialité. 

Lorsque nous avons créé la boutique Au Fil de l’Hêtre, nous souhaitions mettre en lumière des marques soucieuses du bien-être animal et de leur environnement. La plupart sont fabriquées en France et défendent une dimension sociale comme la réinsertion des travailleurs handicapés par exemple ! Mettre de la conscience dans notre consommation serait tellement plus fort qu’un bulletin de vote !  

BDNV : Les matières utilisées pour remplacer le cuir sont-elles des matières végétales. Si oui, quel est donc leur impact sur l’environnement? 

A.C : Les matières les plus connues du grand public n’exploitant pas les animaux sont le lin, le chanvre, le coton, le bambou, ou encore la suédine… De nouvelles matières comme le liège sont très intéressantes avec un rendu original et une matière très agréable au toucher. Le cuir d’ananas, aussi appelé Piñatex est celui dont l’aspect se rapproche le plus du cuir. 

La marque Camille présente sur notre e-shop a su mettre en avant cette matière pour leurs sacs. Nos producteurs ont une conscience écologique globale et essaient de limiter au maximum les transports, tout en favorisant une production française respectueuse des animaux, de la planète et des salariés qui y travaillent. 

BDNV : Comment être sûr de l’engagement éthique d’une entreprise, d’un particulier artisan, créateur ou agriculteur ?

A.C : L’engagement éthique d’une marque se vérifie à plusieurs niveaux :tout d’abord en étudiant leurs labels et en s’assurant de la traçabilité des produits. Nous échangeons avec les marques avant de les intégrer sur notre plateforme pour comprendre au mieux leur démarche. Proposer des matières cruelty-free n’aurait aucun sens s’ils ne portaient pas une dimension sociale et environnementale. 

Toutes nos marques sont des entreprises à taille humaine qui défendent une production limitée. Je pense à la marque Sekan, où la créatrice fabrique les sacs en liège à la commande. Le recours aux matières premières est aussi bien moins importante que le cuir. Saviez-vous par exemple qu’il suffit de 16 ananas pour créer 1 m² de cuir végétal ? 

Le recours aux matières végétales va dans le sens de l’histoire. On en revient toujours à ce point essentiel : Consommer mieux, c’est oser devenir exigeant et sortir de l’achat compulsif. Malheureusement, certains événements comme le Black Friday lancent un très mauvais signal : En plus d’impacter la planète, cela touche les petits commerçant qui ne peuvent évidemment pas s’aligner sur les prix des grandes enseignes !

 

BDNV : Vous êtes à la tête et au cœur d’un e-shop «  Au fil de l’hêtre ». Comment avez-vous créé votre réseau d’artistes, créateurs, artisans ?

A.C : C’est une prospection de longue haleine ! Heureusement, des salons comme le salon du made in France ou le Veggie Word nous ont beaucoup aidés. Comme nous évoluons dans ce milieu depuis un certain temps, nous connaissions déjà beaucoup de marques en temps que consommateur. 

J’ai aussi mis un point d’honneur à chiner des petits producteurs sur des plateformes de créateurs. Je pense à Etsy qui est une véritable mine d’or pour découvrir des petits artisans passionnés. Avec Amaury, nous souhaitions mettre en place des collaborations gagnant-gagnant afin qu’Au Fil de l’Hêtre se réalise dans le plaisir pour les deux partis.  

BDNV : A propos du mouvement végan, si on va au bout du raisonnement, il n’y a plus d’animaux d’élevage, seulement des animaux sauvages, les hommes, n’utilisant plus les animaux, vont-ils leur laisser de la place, si ce n’est dans des zoos ?

A.C : C’est une question difficile où seule une expérimentation sur le long terme pourrait nous en montrer les vertus et les limites. Peut-être y a t-il déjà des choses à mettre en place pour fonder un monde meilleur où l’animal reprendrait enfin sa place. 

J’ai vu un jour le reportage d’un éleveur de bufflonnes qui massaient ses bêtes et les apaisait à l’aide la musicothérapie ! Ses bêtes avaient aussi un nom et non un vulgaire numéro. Il faut bien avouer que le rapport de cet homme avec ses bêtes relève de l’exception ! 

Le vrai problème est l’ingratitude que nous portons à nos animaux. Ce manque de respect est cristallisé par la fin tragique et ignoble que nous leur réservons ! Je viens de lire que le parlement britannique avait discrètement reculé sur la reconnaissance de l’animal comme un être sensible doué d’émotion. Incompréhensible ….. !

BDNV : Si le veganisme est la solution à des problèmes, éthiques, écologiques, sanitaires, pourrions-nous dire qu’il est la prochaine épreuve vitale pour sauver le monde de la faim ?

A.C : C’est un aspect seulement ! Il y a en réalité toute une économie à repenser en profondeur pour que ça ait de vraies répercussions. Nous sommes bien trop nombreux ! C’est un fait dramatique qui participe largement à nous condamner. Revenons à des sociétés plus collaboratives qui nous obligeraient déjà à penser local. L’entraide et l’autonomie sur son territoire est une nécessité pour que de vrais changements opèrent !

Pour le moment, nous en sommes à l’état où les gens sont lassés par le spectacle de la misère qu’on leur sert dans les médias quotidiennement. On est dans un système où l’on est capable de constater la faim dans le monde à la télé, puis d’aller au fast food pour se consoler de son impuissance. Je caricature à peine !

BDNV : Dans son livre « Vegano sceptique », l’auteur Pierre Etienne Rault  écrit parmi bien d’autres choses :« Le principal est de vivre en harmonie avec son territoire et de se nourrir en conscience de ce qui fait sens. » Finalement malgré tous les combats « des pour et des contre », le bon sens ne serait-il pas la seule et unique voie ?

A.C : Soyons lucides… même au bord de la rupture, la majorité de l’humanité refusera de vivre comme un Bichnoïs !  D’où l’importance de ne pas culpabiliser mais d’accompagner chacun sur un chemin de sa transition. Terra Nova préconisait aujourd’hui même une consommation de viande réduite à deux fois par mois seulement. Les médias traditionnels s’emparent enfin de ces sujets et la cause environnementale devient enfin audible. 

Ceux qui ne souhaitent pas changer pêchent par égoïsme. Nous sommes sur-informés et ne pouvons plus dire que nous ne savions pas. L’éducation nationale a un rôle majeur à jouer pour éduquer les adultes de demain à plus de conscience. Il serait bon que ces sujets ne soient pas réservés qu’aux écoles alternatives type Montessori ! 

BDNV : Les excès en entraînent d’autres, et face aux excès de l’industrie de la viande, d’après vous le mouvement végan a t-il toute sa place pour rétablir la balance ? Trouvez-vous que la cause a gagné du terrain ?

A.C : Très franchement, l’association L 214, La Spa et la fondation de Brigitte Bardot ont fait beaucoup pour que le sort des animaux prennent une place majeure dans le débat. Nous sommes dans une période où certaines vérités éclatent. Cela se fait dans un certaine violence car beaucoup ne veulent pas encore choisir ce nouveau monde. 

La cause a gagné du terrain mais les résistances sont nombreuses et doit pousser à la vigilance. Une des preuves que nous commençons à nous faire entendre ? La reculade de Trump sur l’importation de trophées d’éléphant ! Si ça ce n’est pas un signe d’espoir ! 

BDNV : Si vous aviez une baguette magique, quel serait votre voeu pour la planète, à l’instant même ? 

A.C Que l’homme fasse preuve de modestie et reste à juste sa place. Que le monde s’ouvre au végétarisme et que l’ensemble des lobbies qui oeuvrent contre le Vivant s’éteigne…

BDNV : Présentez-nous votre e-shop «  Au fil de l’hêtre ». 

A.C : Le projet de boutique en ligne est né du constat que de nombreux revendeurs favorisent actuellement des produits certes labellisés, mais le plus souvent issus de marchés du bio étrangers. Pourtant, le contexte économique actuel tend à faire appel à de nouvelles exigences : celles de mêler l’éthique à la cohérence en intégrant des produits sains et efficaces qui viennent soutenir l’économie locale et valoriser le savoir-faire français. Au Fil de l’Hêtre est une Marketplace éthique et vegan dans la mode, la beauté et le lifestyle. Elle propose des produits de qualité, de fabrication française et respectueux de l’environnement et des salariés. Il y a derrière chacun de nos partenaires une vraie dimension environnementale et sociale comme l’insertion des travailleurs handicapés par exemple. 

BDNV : Merci beaucoup d’avoir passé ce moment avec nous pour Bio dans nos vies ; à bientôt via les réseaux sociaux 🙂

 

Nouv’elle Nature : www.nouvelle-nature.fr

Courriel : au fil SAS DE L’HETRE <contact@au-fil-de-lhetre.fr>

Au Fil de l’Hêtre : https://au-fil-de-lhetre.fr

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Nathalie MJ et Pascale S pour www.biodansnosvies.fr