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Agnès, depuis combien de temps tricotes-tu et qu’est ce que cette activité t’apporte?
Je tricote depuis une dizaine d’années, c’est ma mère qui m’a enseigné le tricot, le crochet et un peu de broderie.
Je tricote pour l’instant de tranquillité que je m’accorde mais aussi pour l’objet terminé que je vais porter et pour la technique du tricot.
Dirais-tu comme le titre d’un livre » Le tricot est le nouveau yoga »?
C’est une pause pour mon esprit, je suis dans ma bulle et cela me donne ma dose de petit bonheur. Je tricote tous les jours (même 10 mn), c’est un besoin!
Dans les années 70, on a totalement rejeté cette activité, considérée en pleine libération de la femme comme ringarde, pourquoi un effet rebond aussi retentissant aujourd’hui ?
Cette activité est souvent reliée à la femme et en particulier à la femme au foyer. Elle véhiculait une idée vieillotte du temps d’avant où les femmes n’étaient pas considérées dans notre société. Depuis, les femmes se sont émancipées, leur place dans la société est mieux définie ; elles peuvent revenir à ces arts créatifs souvent partagés par une mère ou une grand-mère. C’est bon de revenir à ces savoir-faire qui ont été transmis avec amour.
Mais aussi, lorsque nous tricotons, en plus de nous divertir, nous produisons un ouvrage qui va « servir », nous nous amusons « utile », une manière de mettre du sérieux dans ce temps récréatif qui nous est imparti….
Il semblerait que les adeptes du tricot peuvent plus facilement se libérer des addictions (alcool, cigarette, nourriture compulsive); les aiguilles feraient-elles donc du bien en plus du plaisir créatif ?
Tricoter occupe les mains et l’esprit en nous apportant du bien-être, alors oui cela peut nous aider à nous libérer de certaines addictions. Enfin, un petit carreau de chocolat peut parfaire l’instant tricot !
Quand je tricote, je suis dans la ouate, dans la douceur, c’est une activité assez solitaire, mais j’apprécie aussi de la partager.
Effectivement, tu as eu l’idée il y a quelques années de réunir chez toi des amies pour tricoter et créé le club des « Tricopines ». Comment t’est venue cette idée ?
J’aime l’idée de réunir des amies pour une soirée tricot par semaine, transmettre, accompagner. On commence un ouvrage, il est tout petit, informe, seule notre envie de le réaliser nous porte, il faut être persévérant et patient. On fait, on défait, on avance rang par rang. Un jour nous portons notre patron et nous sommes fières du travail accompli.
Au cours de ces soirées, nous tricotons dans la bienveillance, la bonne humeur et l’entraide. Il faut que chacune trouve sa raison d’être là. Ce peut être l’apprentissage, mais aussi, le partage, l’amitié, être ensemble tout simplement !
Certains soirs, je me sens un peu comme une fée, pas de baguette mais des aiguilles…. Agnès P.
Elle est constamment à la recherche de nouvelles inspirations et de partenariats.

Elle est actuellement traductrice pour une société à Miami « Knitcrate » pour traduire de l’anglais en français, les patrons du tricot, et elle est en partenariat avec « Darn Good Yarn » à New York en tant qu’ influenceuse des réseaux sociaux.
Ici une trousse originale et solide ou un porte lunettes pour les grands et les petits 🙂
sur instagram : isaalto
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De nombreuses études scientifiques ont démontré les bienfaits du tricot, notamment par rapport à son action sur le stress et à la mémoire. En effet, le fait de réaliser un mouvement répétitif permet d’apaiser l’esprit, voir même de méditer, c’est pourquoi c’est un excellent anti-stress. De même, la réalisation de différents points de tricots permet d’exercer la mémoire.

Au cours des siècles le crochet suit la mode et se transforme peu à peu, mais c’est dans l’Irlande du 19ème siècle qu’il connait son apogée et devient une véritable industrie. En effet, après la grande famine de 1846, on raconte qu’une mère supérieure demanda à ses religieuses d’apprendre la technique aux femmes du peuple afin qu’elle puissent travailler tout en restant chez elles.
Le succès est énorme, les guipures d’Irlande fabriquées à Dublin ou à Belfast s’exportent dans le monde entier et tout particulièrement dans l’Angleterre victorienne. Ces dentelles servent à orner des vêtements ou de la lingerie mais aussi à fabriquer des petits objets décoratifs pour la maison.
En France également l’industrie se développe et remplace progressivement l’artisanat.
La technique qui se transmettait autrefois de génération en génération fait désormais l’objet de livres où l’on peut apprendre la technique de base et trouver de nombreux modèles d’ouvrages.
Isabelle Nef (source Wikipédia)
P. pour www.biodansnosvies.fr