L’argent, ça sert à quoi au fait ?!…

 

Avec la crise actuelle, il est intéressant de s’interroger sur le rôle de l’argent, mais aussi ses dérives. Le sujet étant très vaste, et même très complexe, voici quelques pistes de réflexions qui pourront vous amener à approfondir votre questionnement selon vos motivations…

Les échanges de biens se faisaient sous forme de troc. Mais pas facile d’échanger une table contre des tomates, ne serait-ce que pour le transport… ! 🙂

On a donc inventé la monnaie.

Celle-ci a plusieurs fonctions:

–       Elle permet d’estimer la valeur d’un bien, d’un objet, d’un travail.

–       Elle facilite les échanges et les comptes.

–       Elle peut se stocker pour être utilisée plus tard.

 

La monnaie a pris plusieurs formes : de pièces en billets, puis de plus en plus dématérialisée (sous forme scripturale ou sur des supports électroniques).

Il n’en reste pas moins que pour être crédible, une monnaie doit avoir une valeur persistante à long terme afin que les utilisateurs aient confiance et s’en servent comme moyen d’échange, sinon elle n’est rien.

Il y a 60 ans, un paysan produisait d’abord pour sa famille, et vendait ou troquait l’excédent. C’était un mode de vie.

Avec le développement de la société de consommation, le besoin d’argent s’est fait de plus en plus grand. Il a en effet dépassé son rôle sécuritaire qui permettait d’assurer ses besoins de base (nourriture, logement, habillement) pour développer la liberté et l’indépendance de chacun (culture, études, voyages, loisirs…), et enfin, donner du pouvoir.

Et comme tout cet argent devait être stocké, les établissements bancaires sont nés.

 

Avec l’accroissement de nos besoins se sont développés les mécanismes de crédit : si on n’a pas d’argent pour réaliser un projet, on emprunte.

Il faut savoir qu’au Moyen-âge, l’interdit chrétien frappait le fait de prêter de l’argent contre le paiement d’intérêts et rendait l’activité de banquier pécheresse. Le christianisme et le judaïsme interdisent généralement l’usure (un terme financier qui désigne les prêts abusifs assortis de taux d’intérêt trop élevés), mais l’autorisent envers les hérétiques. Ainsi, les Chrétiens pouvaient prêter aux Juifs et vice versa. 

Se sont donc développés des organismes de crédit, pour les particuliers, mais aussi les états.


Et la dette était née …

 

 

 

 

 

 

 

…Comprendre la dette en 10 minutes : 

Puis est venue l’envie de préparer sa retraite, son héritage :

Il y a 60 ans, les parents prenaient soin des grands-parents. Puis sont nées les premières maisons de retraite…

Il a donc fallu développer des outils de placement afin de conserver une valeur à l’argent stocké. Les fonds de placement étaient nés…

Le manque d’argent entraîne des inégalités, de l’exclusion, de l’insécurité, des conflits.

Quelques exemples de dérives :

–       La valeur des gens est basée sur leur compte en banque. Certains se sentent donc supérieurs aux autres.

–       La compétitivité, la rentabilité, la performance…des notions qui conduisent à un désastre humain.

–       La recherche de l’argent par l’argent pour l’argent.

–       La dérive vers la luxure.

–       La perte du lien social et familial.

–       Et tant d’autres…

Un exemple bien concret :

Dérives des sociétés d’investissement avec l’accaparement des terres agricoles :

Documentaire :  « Planète à vendre » sur Arte le 26 mars 2013 – Entretien avec le réalisateur Alexis Marant :

Le cas de l’Ethiopie et de l’Uruguay : 

Vous pouvez accéder à un extrait du film « Planète à vendre » en cliquant sur l’image : 

 

Ou encore lire un excellent article sur les dérives des fonds de pension :– Cliquez –

Il est grand temps de revaloriser le travail, le lien social, les échanges, la coopération, l’intergénérationnel, le partage, la reconnaissance.

Favorisons la créativité, le plaisir de faire bien (et non vite). On peut ranger des livres de façon esthétique, ou efficace et moche… 😉

Favorisons les circuits courts.

Des systèmes alternatifs apparaissent, bien souvent générés par l’écoeurement du système financier actuel, où les impôts prélevés sont soit jugés trop importants, mal employés ou gaspillés.

Quelques idées d’alternatives: 

Les SELs (Systèmes d’Echanges Locaux) :

Ils ont été conçus pour favoriser les échanges de biens et de services (hors cadre professionnel) entre des individus appartenant à l’organisation, avec une monnaie fictive (grains de riz, de sel, de sucre…).

En France, le premier système d’échange est né au Mans en 1990. Le premier SEL a été ouvert en Ariège en 1994. On en compte désormais plus de 300.

Plus d’informations en cliquant sur l’image: 

 

 

Les Time Banks (USA, Angleterre, Japon principalement) :

Cette notion basée sur l’échange de service avec une unité de temps fait partie du paysage économique en Australie, Ecosse, Suisse, Suède ou Usa depuis le 19eme siècle.

 

 

En France, 2 liens: 

http://www.banquedutemps.com/

http://imaginationforpeople.org/fr/project/time-bank-banque-du-temps/

Bien sur, comme dans tout système, des dérives pourraient apparaître, largement illustrées dans le film “Time out” de Andrew Niccol en 2011.  Cliquez sur l’image pour accéder à la bande annonce

 

 

Les monnaies locales ont souvent fait leur apparition lors de crises économiques. Elles sont généralement gérées par des associations locales.

Ces monnaies circulent plus rapidement, car elles sont bien souvent fondantes, c’est à dire qu’elles perdent de la valeur avec le temps (en moyenne 2% par trimestre). On évite donc de les thésauriser.

Cela permet de favoriser les échanges, les initiatives et les circuits courts dans un endroit donné, créant ainsi une boucle économique qui s’agrandit avec le temps. En bref, ça relance la dynamique de l’économique locale, la création d’emplois, et ça diminue l’impact écologique dû aux échanges internationaux et à certaines aberrations actuelles (exemple d’une huile d’olive : olives ramassées en Espagne, bouteille fabriquées en Hollande, et le tout embouteillé en Italie, pour être revendu en France).

La ville de Nantes s’apprête à lancer sa monnaie locale, totalement dématérialisée, et gérée non pas par une association mais par le Crédit Municipal de Nantes (Etablissement public à caractère social qui s’occupe principalement des prêts sur gage ou à court terme. Il en existe une petite vingtaine en France).

Les monnaies locales peuvent être reconverties en euros, moyennant une taxe de 5 % en moyenne à payer. Cela fait parti des mesures qui incite à les écouler dans les échanges locaux plutôt que les reconvertir.

En cliquant sur la carte, vous pouvez accéder à une carte interactive qui indique les monnaies locales et leur lien internet :

Quelques exemples en France: 

L’Abeille en 2010 (Villeneuve-sur-Lot dans le Lot et Garonne) 

Le Sol-Violette à Toulouse en 2011 

La Roue dans le Vaucluse en 2011 

L’Héol à Brest en 2012 

L’Eusko dans le pays basque en 2013 

La Miel en Gironde en 2013 

Et ailleurs:

L’Allemagne (avec le Chiemgauer) a déjà 10 ans de recul sur ce genre d’expérience. Les entreprises arrivent à écouler 73% de leur monnaie localement.

En Italie en mars 2012, Filettino, village du Latium, se constitue en principauté et frappe sa monnaie, le fiorito, dont l’unité est fixée à 50 centimes d’euros.

Et pour les placements et la finance :

– Les banques équitables :

Le crédit coopératif et La Nef   

– L’épargne solidaire :

C’est faire fructifier son épargne en partageant les bénéfices avec des ONG ou des entreprises solidaires.

Il existe actuellement 123 placements d’épargne solidaire labellisés Finansol  : 

http://finansol.org/pages/annuaire/index.php?typeID=3

Accéder au guide pratique de l’épargne salariale solidaire en cliquant sur l’image ci dessus.

 

D’autres vont encore plus loin en demandant un revenu de base. Retrouvez leur site officiel en cliquant sur l’image : 

Une initiative citoyenne européenne est même en cours actuellement. Vous pouvez vous renseigner ou y participer en    cliquant ici et en visionnant la vidéo ci dessous:

 

Parce que l’argent peut aussi se traduire en langue des oiseaux par « l’art des gens », nous vous proposons pour finir un extrait  « Du pouvoir d’achat au pouvoir d’être – Passer de la survie à la vie » de Philippe Derudder : 

                                                                                                                 Nathalie MJ