L’écolo-attitude de Marion Sila

Pour mettre du punch et de la couleur dans notre hiver, Bio dans nos vies a choisi l’écolo attitude de l’auteure, compositrice et interprète, Marion Sila qui nous vient de Manosque, mais qui parcoure le monde avec son accordéon et ses petites machines electrotriques pour jouer avec les sons. De ses tournées internationales elle ramène différentes sonorités, diverses influences culturelles! De son style bien a elle, de ses textes entre poésie, humour et engagement découlent une modernité quelque peu électro mâtinée de folk

Bio dans nos vies: D’où vient chez toi l’envie de faire de la musique?

J’aurais pu choisir une autre forme artistique pour m’exprimer, car j’ai aussi pas mal hésité entre la danse ( que je pratiquais beaucoup ), la peinture ( mais ma mère avait déjà pris ce créneau ), la photo ( créneau pris par mon père ) … comme j’ai eu la chance d’avoir un piano à la maison, c’est là que j’ai commencé à « bidouiller «   des mélodies, des rythmes, des bribes de chansons.

Je ne me sens pas vraiment musicienne, mais plutôt créatrice. C’est vraiment pour créer que je fais de la musique, pas pour essayer de rejouer les morceaux des autres, même si c’est un exercice intéressant. Un vrai besoin de m’exprimer ( autrement que par le langage ) et créer un univers dans lequel on se sent bien sont mes vrais moteurs.

Quel est ton parcours artistique?

J’ai étudié le piano pendant 5 ans quand j’étais enfant, puis me sentant trop loin de l’apprentissage classique, j’ai arrêté brutalement. Je suis revenue à cet instrument bien plus tard, de manière plus libre et sans professeur. 

J’ai rencontré l’accordéon à l’âge de 20 ans, grâce à un homme dont je suis tombée amoureuse. L’histoire a été platonique entre lui et moi, mais j’ai gardé de cette rencontre l’accordéon, adopté sans aucune difficultés de façon autodidacte.

Te sens tu concernée par l’écologie?

Depuis que je suis petite, je me demande comment la Terre peut encaisser autant de détritus, comment l’eau ne vient elle pas à manquer alors qu’on la gaspille, pourquoi on jette des objets qui peuvent encore  servir …

J’ai toujours été dans la décroissance. Je n’ai jamais aimé dépenser, cela ne me procure aucun plaisir. J’ai toujours préféré fabriquer, transformer, cela me pousse à être plus créative. J’aime chiner de vieux vêtements pour en faire des tenues originales, de vieux meubles pour en faire des meubles déco …

Y a t il eu un élément déclencheur?

Il n’y a pas eu d’éléments déclencheurs. J’ai toujours eu cette conscience de la préciosité des éléments naturels qui nous entourent. Même quand ma mère me faisait couler un bain, je lui disais d’en mettre juste un fond n’ayant pas besoin d’autant d’eau pour me laver. 

Les choses matérielles ne m’ont jamais beaucoup intéressées. Je suis plus connectée à l’art et à la nature.

Penses tu que les artistes ont un rôle important à jouer en faveur de l’environnement?

Je ne pense malheureusement pas qu’on pourra faire beaucoup bouger les choses tant que les politiciens continueront à se voiler la face. 

Mais si toute la population prend réellement conscience de la gravité de notre situation dans un environnement tel qu’il est en train de devenir, nous arriverons peut-être à raisonner ces personnes. 

Donc, tout message ( artistique, cri d’alerte … ) est bon à lancer si cela peut ouvrir une ou deux consciences supplémentaires.

Et dans ton quotidien quels sont tes choix de consommation?

Au niveau des fruits et légumes, j’essaye de consommer le plus local possible et bio évidemment.

Je veux soutenir les petits agriculteurs raisonnés, quitte à payer plus cher ( ce travail mérite un salaire décent, je ne vois pas pourquoi on tire toujours au plus bas les prix des produits agricoles, qui pour être bons, ont besoin de maturation ). J’achète très peu de viande et seulement des petits poissons.  

C’est un vrai casse-tête chinois de faire des courses quand on veut faire attention: ne pas manger trop de produits industriels, manger bio, sans emballages, équitable, local… J’avoue ne pas savoir comment faire. Je me sens assez déprimée dans un supermarché. 

Il y a tout à changer dans notre manière de consommer. L’industrie agro-alimentaire est en train d’empoisonner la terre, les animaux et notre corps  ( telle la terre, notre microbiote devient de plus en plus pauvre et fragile ). J’essaye de faire de mon mieux mais suis aussi pleine de paradoxes car j’ai du mal à être dans l’excès.

Quels sont tes gestes écolos?

– Dépenser le moins possible en futilités matérielle ( objets, vêtements, … ) 

  • boycotter les marques de lobbies pollueurs
  • pédaler, covoiturer ( je n’ai pas de voiture )… mais je prends l’avion pour mes tournées musicales à l’étranger.
  • trier mes déchets ( même si la France est complètement nulle à ce niveau, elle manque d’infrastructures de tri ).
  • fabriquer mes produits ménagers et lessives à base de bicarbonate ou vinaigre
  • manger bio et local
  • ne pas acheter d’eau en bouteille
  • une douche tous les 2 jours, toilette de chat tous les 2 jours

  écrire des chansons qui font réfléchir sur ces sujets.

Quelle association te tient à coeur ?

L’association Pollinis : 

Les insectes sont en train de disparaître à un rythme effarant mais aussi et surtout les pollinisateurs, indispensables aux écosystèmes, à notre agriculture et sécurité alimentaire.

Pour enrayer cette extinction, Pollinis se bat en France et au niveau européen pour faire interdire tous les pesticides « tueurs d’abeilles » et accélérer la transition vers une agriculture respectueuse de l’environnement et de la biodiversité.


Merci Marion! Belle route à toi ici et ailleurs! Et que vive ta musique!

Erika pour Bio dans nos Vies

Pour en savoir plus sur Marion consultez son site: 

http://www.marionsila.com

Ou écoutez: