Ecolo attitude de Pauline Atlan, chanteuse

Pauline Atlan est une enfant de la balle. Son papa clarinettiste l’a bercée avec le répertoire    « Nouvelle Orléans »
Dès qu’elle le peut, Pauline chante! À Paris et partout en France, parfois même en Europe  que ce soit avec ses groupes réguliers qui se déclinent du trio à l’octet ou avec des musiciens occasionnels  qui se proposent de l’accompagner ponctuellement. Chez Pauline, la joie de vivre et le bonheur de chanter sont couplés au talent pur. Un timbre de voix qui nous rappelle les belles heures des stars du big band, Pauline est accompagnée par de super musiciens, elle chante des titres que l’on connait tous, et cerise sur le gâteau, elle porte des robes démentes qui collent parfaitement au style… Et hop ! Si elle passe près de chez vous, laissez vous porter dans son univers !

Tu es souvent en concert, tu crées des occasions de vivre des moments uniques pour partager ta musique.
Raconte nous quel est ton moment préféré quand tu pars en tournée ?P.A : Mon moment préféré quand nous sommes en tournée, c’est une fois que le concert est terminé et qu’on partage un moment  de détente autour d’une collation avec les organisateurs de concerts qui sont souvent des bénévoles. En effet le jazz que je chante qui est un jazz dit « classique » ou  « traditionnel » n’est quasiment pas subventionné et  les associations qui le promeuvent se donnent beaucoup de mal pour que les concerts existent ; c’est donc avec grand plaisir que nous trouvons le moment d’échanger avec eux après le spectacle.

 
Quelles sont tes habitudes quotidiennes quand tu dois chanter le soir ? As-tu des petits conseils pour la voix ?
P.A : En cure régulière à l’entrée de l’hiver,  je prends de l’echinacea pour mes défenses immunitaires et aussi des pro biotiques pour régulariser les problèmes d’acidité gastrique qui attaquent les cordes vocales. Je fais aussi des cures de Magnésium marin fort de chez Nutrigée (super marque)!
Que j’ai prévu de chanter ou non le soir , je prends un citron chaud tous les matins à jeun (comme Duke Ellington parait-il!) avec ou sans miel selon mon besoin.
 J’ai définitivement banni  le sucre  dans le thé ou le café et j’essaye de boire beaucoup d’eau dans la journée plate ou sous forme de tisane et surtout j’essaye d’éviter tout stress,  de prendre du repos, de la relaxation en préparant tranquillement mes tenues et tout ce dont j’ai besoin (micro etc..)  avant d’aller jouer ; Comme je suis très bavarde, j’évite les conversations au téléphone qui épuisent ma voix. J’aime le vin rouge et un bon verre avant de monter sur scène avec 10 mn d’exercices de chauffe me vont bien.
 
As-tu des adresses à nous faire partager, des boutiques, bio coop, marques éthiques, recettes ?
 P.A : J’achète et consomme bio depuis très longtemps ayant été sensibilisée aux produits bios dans les années 80 par un ami dont les parents tenaient une boutique diététique (c’est comme ça qu’on les appelaient à l’époque). Heureusement le bio est  bien plus accessible aujourd’hui à tous les points de vue. Je fréquente donc les stands bio ou les petits producteurs dans les marchés et, question enseigne, j’aime les magasins des » Nouveaux Robinson » à Paris et « l’eau vive » à Bidart quand je suis chez moi à Biarritz. 
J’attends impatiemment l’ouverture d’un Whole food market en France. ndlr : (Whole Food signifie ingrédient non raffiné, non traité, complet, non transformé).
Je m’habille beaucoup grâce à des vêtements et tenues de scène chinés dans les boutiques de dépôts vente de marque; ainsi j’aime l’idée de donner une deuxième vie à des vêtements qui la méritent bien!
 
Quels sont tes gestes écolos au quotidien quand tu es chez toi ? Et en tournée ?
P.A : J’ai eu la chance de grandir dans un esprit écolo avec des parents très concernés par la protection de la nature et de l’environnement; j’ai élevé mes enfants dans cet esprit aussi et au quotidien je tente toujours de limiter le gaspillage d’éléctricité, d’eau, de chauffage. Je fais du vélo, utilise les transports au maximum et préfère porter un pull à la maison plutôt que remonter la chaudière; enfin je déteste l’usage systématique de la climatisation  partout et choisis systématiquement les produits qui ne sont pas sur-emballés. En tournée, je n’ai aucune exigence particulière à part des conditions correctes de transport et de repos pour donner le meilleur car j’ai conscience de ma chance. J’adore faire la fête mais je ne fume pas et mange peu de viande; je  fais beaucoup de randonnée et de yoga pour équilibrer mes excès et accorder au mieux mon esprit avec mon corps. 
 
Si tu avais une baguette magique, quel serait ton premier voeu pour la planète, pour ta famille et pour toi ?
P.A : Je souhaiterais que les pays riches prennent la mesure de la catastrophe que l’homme a provoqué et aident vraiment les pays émergents à se sortir de leur problèmes de survie pour respecter de vrais engagements en vue de limiter au maximum la casse de la planète. 
Pour cela un partage des moyens et des richesses est absolument nécessaire. Dans le dernier film d’Al Gore, le sujet est évoqué avec le prêt avantageux qui a été accordé à l’Inde pour permettre la ratification du traité sur le climat lors de la Cop 21. La disparition de nombreuses espèces animales et végétales suite aux nombreux conflits et intérêts économiques primants me désole et me révolte. J’espère vraiment que mon petit-fils (il a 7 mois) et ses descendants pourront à leur tour respirer l’air, se nourrir et se baigner dans les rivières et océans sans crainte.
 
Où pourra t-on t’écouter chanter en cette fin d’année et l’année prochaine ?
P.A : Je chanterai le 29 décembre à Paris au Petit journal St-Michel et au réveillon de la Saint Sylvestre de la ville de Saint-Quentin en Picardie.
Le 19 janvier un concert au jazz club de l’hôtel Méridien étoile à Paris avec Louis Prima Forever, et quelques « gigs » (comme on dit dans le jargon des musiciens) dans les restos/clubs comme le Gramophone à Marly ou la Bonne chaise à Paris; en février j’enregistre un disque hommage au repertoire du chanteur/pianiste  Fats Waller et au printemps, j’ai une petite tournée dans mon pays Basque en duo avec mon amie chanteuse Tina May et des musiciens locaux.
Une croisière « Jazz en mer » est prévue aussi à mon programme en Méditerranée en avril (grâce au patron de la compagnie TMR qui est grand amateur de jazz) et un gros festival à Silkeborg au Danemark  en juin.
 
Tes spectacles sont des petites escales au pays du bonheur, Pauline…. Et oui ! tu n’as pas toujours fait que chanter, tu as été aussi hôtesse de l’air. Gardes-tu de bons souvenirs de ce métier ?
Que penses-tu de la gestion des déchets des transports aériens ? Quel gaspillage, non ? J’ai entendu dire que les plateaux-repas non consommés pourraient être maintenant donnés aux associations caritatives?
P.A : J’ai adoré mon métier d’hôtesse de l’air même si ça n’a pas toujours été facile de le concilier avec ma passion pour le jazz. Je suis heureuse de l’avoir quitté (après 30 ans!) pour mieux prendre le temps aujourd’hui de travailler la musique et m’occuper de ceux que j’aime. J’adore aussi l’idée d’avoir plusieurs vies dans la même et c’est donc sans regret que j’ai abordé cette nouvelle « tranche de vie ».
Mais pour revenir à la problématique des déchets produits par les compagnies aériennes, je sais qu’il y a beaucoup de progrès à faire dans leur gestion. À une époque j’ai essayé de sensibiliser mes collègues et mes patrons au gaspillage et à la pollution inutile sans aucun succès: quand on te répond qu’il est plus rentable de jeter la plupart des éléments plastiques (vaisselle, plateaux) plutôt que de les laver ou les recycler, et qu’on demande aux personnel de cabine de proposer systématiquement aux buveurs de thé un gobelet plastique supplémentaire pour y mettre son sachet usagé, tu te dis que la volonté de tout mettre en oeuvre pour agir en vue du développement durable doit être plus qu’un bel affichage! Effectivement, certaines denrées excédantes non recyclables sont peut-être désormais redistribuées auprès d’oeuvre caritatives (sous couvert qu’elles soient conformes aux contraintes d’hygiènes réglementaires), mais le vrai challenge est de trouver l’équilibre entre gestion économique et volonté politique réelle de passer de la consommation anarchique et excessive à la consommation solidaire et responsable.  Même si elles sont comparables à des gouttes d’eau dans l’océan, toutes les actions individuelles pour prévenir la pollution sont les bienvenues en attendant que l’ensemble des mentalités change radicalement et qu’on établisse de vraies procédures pour protéger l’avenir de tous les occupants de la Terre. Il existe un terme ancien très simple pour résumer celà qui s’appelle le bon sens! 
 
 Merci Pauline de nous avoir donné tes petits secrets et offert tes réflexions sur notre monde, bons concerts et bonne année !
Pascale S pour www.biodansnosvies.fr