L’utérus artificiel

UA roue celtiqueMois de transition, Décembre nous offre les nuits les plus courtes, ainsi qu’un changement d’énergie puisque les jours rallongent enfin à la fin du mois. L’hiver est là, et avec lui la germination invisible du prochain printemps.

Dans le monde chrétien, le jour de Noël est relié à la natalité. Vous pouvez retrouver d’autres symboles de Noël en relisant notre article de 2013 (déjà !? Que le temps passe !) en cliquant ici.

Quand on pense natalité, on pense forcément naissance, et donc, magie de l’enfantement. Mais certains scientifiques le perçoivent différemment. Accrochez-vous, on perd en poésie et naturel… et on découvre l’ectogénèse :

Avec la fécondation in vitro, les scientifiques savent faire vivre un embryon jusqu’à 5 jours en dehors de l’utérus maternel.

UA chèvreEn 1997, le professeur japonais Yoshinori Kuwabara a maintenu en vie durant 3 semaines un fœtus de chèvre placé dans une cuve remplie d’un liquide amniotique de synthèse (inventé par Thomas Shaffer).

En 2002, en Amérique, Helen Hung Ching Liu de l’université de Cornell a réalisé la même expérience avec des embryons humains non viables (à terme), qu’elle a réussi à maintenir en vie 6 jours, soulevant un véritable scandale. Elle a donc interrompu l’expérience pour la poursuivre avec des souris.

UA chèvre En 2013, une nouvelle étape est franchie par un chirurgien américain, George Mychaliska. Il a prélevé des fœtus de chèvre conçus in utero pour les transplanter dans des cuves artificielles, réussissant à mener ces embryons jusqu’à la naissance. Les chevreaux ont vécu quelques jours.

En 2015, les greffes d’utérus sont autorisées en France.

En 2016 en Angleterre, des biologistes, dirigés par deux chercheurs de l’université de Cambridge, Anna Hupalowska et Magdalena Zernicka-Goetz, ont réussi à cultiver in vitro des embryons humains jusqu’au seuil des 14 jours, car interdit au-delà depuis une quarantaine d’années.

Si vous avez une petite heure à votre disposition, voici un reportage d’Arte sur le sujet, écrit et réalisé par Marie Mandi en 2010:

De nombreuses méthodes de procréation étaient déjà utilisées sur les animaux, principalement d’élevage. Et oui, après « Et  l’homme créa la vache », un documentaire fort intéressant d’Arte sur la conception totalement artificielle de nos vaches actuelles,  voici que l’homme veut évincer la femme, ou la libérer diront certains…

UA Le meilleur des mondesÀ croire que l’homme a décidé d’incarner dans sa réalité le fameux livre qu’Aldous Huxley a écrit en 1931, publié en UA Atlan1932, « Le meilleur des mondes » ; ouvrage cité en référence par Henri Atlan dans son livre écrit en 2005, « l’utérus artificiel » aux éditions du Seuil…

Certaines y verront la possibilité d’être libérées des 9 mois de grossesse et d’arriver à une égalité homme-femme ; d’autres une désincarnation, une homogénéisation dangereuse des 2 sexes, et surtout, une marchandisation de l’être humain. Retrouvez certaines opinions en accédant à l’article complet en cliquant ici.

Des greffes d’utérus ont également été réalisées, avec la naissance en Suède en 2014 d’un bébé bien portant. D’autres ont eu lieu depuis.

Les scientifiques s’interrogent à présent de la faisabilité de greffer des utérus à des hommes…. Et oui, nous en sommes là… Voir l’article complet en cliquant ici.

Somme toute, de vraies questions éthiques voient le jour car il y a une vraie atteinte à la nature, au rapport mère-enfant ainsi qu’à toute la relation transgénérationnelle (les fameuses mémoires familiales transmises par le code génétique).

Pour rester purement technique, qui dit utérus artificiel dit automatiquement matières premières extraites du milieu naturel. Et ben oui, pour construire les réceptacles, les tuyaux, les liquides et je ne sais quoi encore, il faudra des matériaux fabriqués à partir de substances très certainement pétrochimiques ; à moins que ce ne soit du plastique végétal. Mais à bien y regarder, même le plastique végétal a besoin de chimie et autres manipulations générant des déchets et des pollutions.

UA grossesseAlors qu’un utérus féminin pousse tout seul, s’adapte tout seul au futur bébé, et déclenche même des fausses couches tout seul si l’enfant n’est pas viable… Quelle intelligence ! Pour ne citer que Jean Rostand : «La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d’être des hommes.»

Le facteur limitant à toute cette folie scientifique : le placenta. Cette usine à nourriture évolue tout au long de la grossesse afin de s’adapter aux besoins du fœtus. Et ça, ils ne savent pas encore le reproduire ; Ouf !

Les animaux connaissent les vertus du placenta puisqu’au final, nombreux sont ceux qui le mangent après la naissance ; et les femmes anglophones ne sont pas en reste : Une véritable placentophagie se développe outre atlantique alors que cela est interdit en France.

Plutôt que d’essayer de recopier maladroitement et dangereusement la nature, ou de vouloir ôter toutes formes d’expérience en les estimant douloureuses, gênantes, ou que sais-je encore, pourquoi n’apprendrions-nous pas à considérer chaque étape de vie comme un nouvel apprentissage pour mieux se cerner soi-même et les autres ? Reconsidérons le caractère « sacré » de l’enfantement en apprenant à écouter les émotions de la future maman, du futur papa, de la future famille… De nouvelles méthodes existent pour cela ; pour n’en citer que certaines :

L’haptonomie qui permet de créer une relation entre les parents et l’enfant à naître.

La sophrologie qui propose de parvenir – par des exercices simples – à une harmonisation du corps et de l’esprit.

La méditation de pleine conscience, qui permet de se recentrer, de se relaxer et d’être présent à soi.

Les constellations familiales, la psychogénéalogie, le massage métamorphique, la kinésiologie, et tant d’autres méthodes qui permettent d’aller à la rencontre de soi même et de l’enfant porté.

image-5Pour finir, je citerai un excellent ouvrage qui vient de sortir (une idée à mettre sous le sapin!): « Dis moi comment tu es né, je te dirai qui tu es » de Lise Bartoli.

Joyeux Noël à toutes et tous 😉

capture-decran-2016-11-25-a-19-44-46

 

 

Nathalie MJ