Le monde selon MediaStress par Pascale Imbert

Le monde selon MediaStress par Pascale Imbert

 

Cyclones, réchauffement climatique, crise, guerres, violences, pesticides, OGM, cancers, AVC, licenciements, délocalisations, profits… sont notre lot quotidien… Des mots dont nous abreuvent les médias sans l’ombre d’un répit… Insensiblement nous sommes sans cesse agressés par des témoignages sombres, des images funestes, des pensées culpabilisantes… Sans vouloir se voiler la face sur la dureté du monde qui nous entoure est-il vraiment nécessaire de créer un environnement aussi anxiogène au sein duquel l’espoir n’a que peu de place et où règne la peur. Car au cas où nous ne la percevrions pas à sa juste valeur, cette StressMania prend régulièrement tout son sens lors de grandes paniques médico-sanitaires comme celles de la « Vache folle » ou de la « Grippe A ». Nous sommes piégés, régulièrement, médiatiquement… scientifiquement, émotionnellement…

 

Le stress, l’angoisse, l’anxiété ont toujours existé. Chez nos ancêtres néandertaliens, ils étaient dus à l’approche d’une bête sauvage, à l’existence d’un phénomène naturel puissant et inexpliqué… Ils étaient essentiellement liés à la notion basique de survie qui a permis aux hommes de s’adapter et de réagir, à bon escient, face au danger, à l’inconnu. 

 

Lorsque nous avons peur, que nous sommes angoissés, que nous nous sentons agressés physiquement ou psychologiquement notre corps réagit à 2 niveaux grâce à notre hypothalamus. Le premier est nerveux pour une réponse immédiate et le second endocrinien pour une réponse à plus long terme. Le système nerveux sympathique activé stimule la glande surrénale (située au-dessus des reins) qui sécrète de l’adrénaline. Notre corps « se mobilise » afin de réagir convenablement au stimulus et de donner une réponse en adéquation avec le stress ressenti. Tout l’organisme s’organise afin que les muscles puissent se contracter pour fuir ou pour combattre (augmentation du rythme cardiaque et de l’amplitude respiratoire, diminution du diamètre des vaisseaux sanguins… affluence du sang oxygéné vers les muscles…). En parallèle, l’hypophyse (glande endocrine) sécrète de l’ACTH qui induit la libération de cortisol, dans la circulation sanguine, par la glande surrénale. Une série de réactions chimiques se produit pour apporter de l’énergie à l’organisme (glucogénèse, lipolyse, catabolisme des protéines…) ainsi qu’une réaction anti-inflammatoire, le cortisol étant un glucocorticoïde. L’homme a réagi, physiologiquement, aux menaces de son environnement ; son corps est, alors, prêt à agir physiquement. Dès que le danger est écarté, le système sympathique et les surrénales s’apaisent, le corps n’est plus en état d’alerte, l’homéostasie retrouve son niveau d’équilibre.

Toutefois, si cet ensemble de réactions en chaîne est stimulé en permanence, à mauvais escient, nous comprenons que cela va induire des effets délétères pour l’organisme que sont la formation de plaques d’athérome et/ou une dépression ou une augmentation de la réponse immunitaire… Le cortège de pathologies qui va en découler est impressionnant : infarctus du myocarde, maladies « auto-immunes », maladies rhumatismales, sclérose en plaque, ulcère gastrique, ostéoporose, dépression, diabète… Involontairement nous entrons dans la spirale infernale des « émotions et pensées négatives » néfastes pour notre bien-être et à fortiori, pour notre santé. 

Comme des vautours affamés, certaines industries tirent parti de cette manne pour faire des profits et maintenir notre société dans un état de stress et de dépendance digne des drogues les plus dures. Ce sont les addictions… aux antidépresseurs, à l’alcool, …, aux relations virtuelles, aux jeux… C’est tout simplement l’histoire du serpent qui se mord la queue ! L’angoisse engendre des maladies dont l’évocation engendre l’angoisse. L’American Stress Institute estime que 75 à 90% des consultations médicales sont dues à des problèmes liés au stress… Nous n’en sommes plus étonnés et comprenons désormais le besoin urgent de mettre en place une médecine plus intégrative dans laquelle « l’unité corps-esprit » est prise en compte pour le bien des patients.

 

Amoureuse de la nature et pharmacienne spécialisée en « Plantes » , j’aimerais vous donner quelques conseils très simples (la plupart d’entre eux sont scientifiquement é-prouvés) à mettre en place avant de trop médicaliser votre état de souffrance mentale.

 

Prenez le temps ! Le week-end ! Arrêtez tous vos écrans l’espace d’une ou de deux heures:

  • Sortez, marchez en forêt, au bord de la mer… Respirez lentement, sentez l’air pénétrer dans vos poumons. Regardez ce qui vous entoure, les végétaux, les oiseaux, les insectes… Ecoutez le vent, les vagues… Touchez l’écorce des arbres, le sable, les galets… Sentez l’odeur de l’humus, de la terre, de l’océan… Libérez vos sens ! 
  • Lisez, prenez un livre et évadez-vous. Ecrivez, prenez une page blanche et laissez votre inspiration guider votre main. Depuis toujours, je suis une fervente adepte de cette méthode pour l’avoir testée sans savoir qu’elle avait été étudiée aux USA. « L’écriture émotionnelle » renforcerait l’immunité.
  • Jardinez
  • Ecoutez votre chat ronronner ou caressez votre chien… si vous en avez un !
  • Méditez
  • Faîtes du sport, marchez au moins 20 min trois fois par semaine, courez, bougez, pratiquez le Qiqong…
  • Restez optimiste. Les sages chinois évoquent toujours la constance de l’inconstance…

 

Nombreuses sont les plantes ou les huiles essentielles chémotypées (HECT) qui ont une activité sur le système nerveux central (SNC) ou périphérique. D’autres sont « hormon-like » :

  • Astragale (Astragalus membranaceus L.) est efficace lors des états de stress chronique et des tendances dépressives. Elle est tonique et adaptogène ce qui en fait une plante tout à fait indiquée pour le mal de notre siècle.
  • Aubépine (Crataegus oxyacantha) est connue pour son activité au niveau du cœur (anti-arythmies), son action sédative sur le SNC et son action anti-spasmodique au niveau du SNA (système nerveux autonome).
  • Basilic sacré (Ocimum sanctum L.) convient aux sujets stressés, agités, anxieux par régulation de la sécrétion de cortisol. C’est une plante adaptogène aux effets anti-oxydants.
  • Escholtzia (Eschscholtzia californica Cham.) ou pavot de Californie comme son nom l’indique il est de la même famille que le pavot somnifère (Papaveraceae). On l’utilisera lors de troubles mineurs du sommeil, d’états d’anxiété ou de nervosité. Il est préconisé pour les personnes dont le stress empêche l’endormissement. 
  • Lotier corniculé (Lotus corniculatus L.) est un bon sédatif et un excellent anxiolytique. On le conseillera, plus particulièrement, lors des réveils nocturnes, notamment pour les femmes ménopausées, en association avec du mélilot.
  • Millepertuis (Hypericum perforatum L.) est un remarquable anti-dépresseur.
  • Passiflore (Passiflora incarnata L.) est un excellent neuro-sédatif utilisé seul ou en association avec de l’aubépine et/ou du lotier corniculé.
  • Primevère officinale (Primula veris L.) est un sédatif utilisé dans le traitement des migraines d’origine nerveuse.
  • Valériane (Valeriana officinalis L.) est un sédatif du SNC. Elle diminue le stress mais elle peut être hypnotique à forte dose.

 

  • HECT d’épinette noire (Picea mariana L.) a une importante affinité pour les glandes surrénales qui comme nous l’avons vu précédemment sont sollicitées en cas de stress. Dans le creux de la main prendre une demi-cuillerée à café d’huile végétale de noisette, ajouter 1 goutte d’HETC d’épinette et se masser le dos au niveau des reins, tous les matins, pendant une quinzaine de jours.
  • HECT de lavande officinale (Lavandula angustifolia Miller) protège, calme et apaise les angoisses notamment celles des enfants.
  • HECT de marjolaine (Origanum majorana L.) est un parasympathomimétique puissant. Elle dynamise et détend. Elle est idéale lors de passages d’examens scolaires, universitaires, d’entretiens…
  • HECT de mélisse  (Melissa officinalis L.) a une action sédative au niveau cardiaque un peu comme l’aubépine. Elle est hypotensive et régule le système neuro-végétatif.
  • HECT de feuille ou HECT de fleur (Néroli) de petit grain bigarade (Citrus aurantium L.) permettent une régulation, une réadaptation, une rééquilibration de la sphère nerveuse.

La plupart des huiles essentielles conseillées sont à prendre par inhalation sèche ou par voie cutanée diluées (1 à 5 %) dans une huile végétale de noisette ou de noyau d’abricot.

 

D’autres méthodes peuvent être vivement conseillées :

  • Le massage qui, hélas, ne fait pas partie de notre culture. Dans les pays occidentaux, il a trop souvent une connotation érotique, voire sexuelle. Fort heureusement, petit à petit, on commence à s’intéresser à ses bienfaits sur la santé et on tend à les prouver scientifiquement. Toucher, masser la peau stimule l’hypothalamus et provoque un relâchement musculaire parasympathique généralisé. On observe une diminution de la tension artérielle, un ralentissement des battements du cœur… Deane Juhan écrit : « Toucher la surface, c’est ébranler la profondeur ». Le besoin de toucher et d’être touché est essentiel et universel, les Anciens (thérapeutes chinois, égyptiens, le romain Galien ou encore le grec Hippocrate) l’avaient compris. De tous temps, les massages ont fait partie intégrante de la médecine traditionnelle chinoise  au même titre que l’acupuncture ou la phytothérapie.

Que dire des massages réalisés avec des préparations à base d’huiles essentielles… La panacée ?

  • La nutrition a une influence directe sur notre bien-être, notre mieux-être. Virginie Parée l’a compris et nous l’explique dans son livre « L’alimentation santé en pratique ».
  • La psychothérapie
  • L’hypnose…

 

Le stress est un stimulus de survie qui a permis à l’homme de réagir à bon escient face à des situations dangereuses et ponctuelles. De nos jours, les médias, le monde du travail, de la santé, de la finance… créent un climat anxiogène dans lequel l’individu se perd, se noie… un climat stérile ! Ces angoisses chroniques influencent directement notre bien-être jusqu’à générer de graves maladies. 

Les choses peuvent changer ; certains y travaillent. Je pense souvent à la journaliste Elizabeth Quin qui anime l’émission « 28 minutes » sur Arte et qui a su, avec beaucoup d’humour, apporter un autre regard sur l’information… en la rendant moins oppressante.

Le chirurgien Thierry Jansen prône une médecine intégrative dans son ouvrage « La solution intérieure »… et nous ouvre les voies d’une guérison personnalisée.

Restons optimistes !

Petit bonus, une vidéo sur la cohérence cardiaque:

 

Pascale Imbert

Docteur en Pharmacie                               www.biodansnosvies.fr