Muguet du joli mois de Mai…

Ces clochettes qui portent bonheur auraient été crées par Apollon, dieu grec du Mont Parnasse, afin d’en tapisser le sol et éviter ainsi que ses 9 muses ne s’abîment les pieds !

Le 1er mai était anciennement une fête nommée Beltaine (ou Beltane), fête celtique du passage de la saison sombre à la saison claire et le muguet y était déjà considéré comme un porte bonheur.

Beltaine se fêtait dans la nuit de la première pleine lune de Mai. Des feux étaient allumés par les druides et le bétail était béni pour résister aux épidémies.

Cette fête marque le début de la saison estivale, avec un changement de vie dans le quotidien puisque les activités extérieures recommencent. C’est le moment de formuler des vœux tout en tressant ou tricotant des rubans qu’on accroche aux branches des arbres le matin de Beltane. Dès que l’un d’eux se réalisera, on décrochera le ruban correspondant puis on l’ensevelira.

Cette période est propice aux fiançailles et mariages.

Dans la nuit du 1er Mai, on évitait soigneusement les lieux fréquentés par les fées et autres elfes, le voile séparant nos mondes étant alors si fin que des rencontres seraient possibles…

 

 

C’est en 1561 que le roi Charles IX aurait initié la tradition d’offrir du muguet au mois de Mai. Il en aurait reçu un brin de la part du chevalier Louis de Girard, lors d’un voyage dans la Drôme. Charmé, le roi aurait repris cette pratique, en offrant un brin à chaque dame de la cour en disant « Qu’il en soit ainsi chaque année ».

Au début du XXeme siècle, ce sont les grands couturiers français qui en offrent à leurs petites mains. Christian Dior en fait l’emblème de sa maison de couture (en cousant parfois dans les ourlets de ses modèles) et un parfum en 1956 « Diorissimo ».

Cette coutume devient alors une fête dans la région parisienne.

C’est toujours au début du XXeme siècle que la fleur de muguet est associée à la fête du travail (remplaçant l’églantine rouge). La vente du muguet se répand peu à peu en France aux environs de 1936 et le 1er Mai est officiellement reconnu « Fête du travail » le 24 Avril 1941 par le gouvernement de Vichy.

 

Il est désormais bien loin le temps où on ramassait ses brins au détour d’une forêt. Le muguet, le vrai, le sauvage, protégé dans certaines régions car en voie de disparition, est d’ailleurs un indicateur de la naturalité et de l’ancienneté d’une forêt ! Et à savoir : on n’arrache jamais un pied de muguet, auquel cas il ne pourra plus repousser. On le coupe délicatement à la base de sa tige.

Actuellement, ce sont plus de 60 millions de brins qui se vendent chaque année, 80 % provenant de la région nantaise, les 20 % restants de la région bordelaise.

Les brins sont ramassés un à un manuellement et sont par contre calibrés mécaniquement. Ces dernières années ont vu apparaître de nouveaux ramasseurs : les retraités, qui voient là une bonne occasion de compléter leurs revenus.

Cliquez sur l’image pour en apprendre davantage sur la culture du muguet :

Sur le plan environnemental, on ne peut pas dire que les clochettes soient au top :

Afin de palier aux aléas climatiques, le muguet est cultivé sous des serres qui sont soit chauffées, soit refroidies. Après leur récolte, les brins sont placés en chambre froide, puis acheminés par camions frigorifiques dans toute la France et l’Europe.

Vous pouvez donc essayer de planter du muguet dans votre jardin, s’il est ombragé et bien arrosé. Mais attention : le muguet choisit de pousser, s’il le veut ! Car même si l’endroit vous paraît idéal, seule la plante décidera ! Et il ne fleurira pas forcément pour le 1er mai… Mais après tout, est-ce cela le plus important ?

Et rappelez-vous que le muguet est très toxique, voire mortel. Feuilles, clochettes, et surtout ses baies, rouges et attirantes à souhait… De vrais bonbons que les enfants auront envie de croquer. Alors si vous en plantez dans votre jardin, soyez vigilants. Idem pour l’eau du vase dans lequel les brins ont trempé. Assurez-vous de la vider et de bien rincer le récipient, surtout s’il s’agit d’un verre…

Si vous voulez vraiment un brin de muguet le 1er mai, au lieu de faire la queue en râlant afin d’en acheter à la dernière minute, parce que tu comprends… il faut du muguet le 1er Mai…fabriquez-le, peignez-le, ou mieux, allez faire une balade familiale, amoureuse, amicale,…, en forêt. Vous n’y trouverez pas forcément les clochettes escomptées, mais le bonheur partagé sera là, et n’est-ce pas ce qui compte après tout ?!…

Certains d’entre vous auront peut-être ainsi l’occasion de fêter 13 ans de mariage. Vous l’aurez deviné, ce sont les noces de muguet !!!  😉

      Nathalie MJ

Herbier, passion et protection!!

Le mercredi 12 mars dernier, à la Clémandine, Evelyne et Jean Tonelli trinquaient amicalement avec Jean Bossu et son équipe de botanistes amateurs, de l’association ABMS (association botanique mycologie de la Siagne) pour célébrer la remise de l’herbier élaboré patiemment, passionnément de 2005 à 2011 sur leur domaine.

Monsieur Sempéré, Maire de Saint-Jeannet a salué leur démarche pour la protection du patrimoine et de l’environnement.

 A la  Clémandine, olivaie et lieu de vie mettant en perspective les préceptes de l’agriculture biologique et du développement durable (conf. reportage du mois de février 2014  http://biodansnosvies.fr/?p=8621) en 2005 était lancé par le GRAB (groupe de recherche sur l’agriculture biologique) une étude sur les plantes pouvant abriter et nourrir les insectes prédateurs de la mouche, grande ennemie de tous les oléiculteurs.

L’association ABMS fut sollicitée en soutient pour identifier les plantes ayant germé.

Entre Jean Bossu le botaniste et Jean Tonelli l’oléiculteur l’idée, l’envie de faire un inventaire naturaliste complet fut immédiatement partagée.

Et c’est ainsi qu’au fil des années la joyeuse équipe d’ABMS a élaboré cet herbier comportant plus de 250 espèces. 

 

Mémoire exacte de la vie sur le site, cet herbier est d’une incroyable précision. Sur le modèle des herbiers du Muséum National d’Histoire Naturelle on y trouve la liste en français et en latin par genre, famille et espèce des plantes, insectes, champignons et animaux rencontrés sur les lieux.

Et cadeau, les botanistes ont eu la joie de découvrir une espèce qu’il ne connaissaient pas le : Peucédan de Vénétie (Xanthoselinum alsaticum subsp. venetum)

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Et par ailleurs un papillon rare: La Diane (Zerynthia polyxena) qui était présente dans toute la France métropolitaine depuis le paléolithique et aujourd’hui protégée. 

 

 

 

 

L’idée de se « repencher » sur les sols de cet endroit d’ici à quelques années germe déjà dans certaines têtes…histoire de voir en s’appuyant sur cet outil précieux qu’est l’Herbier de La Clémandine comment la nature évolue et se défend…

Merci à Jean Bossu et tous les membres de l’association, merci à Jean Tonelli pour cet extraordinaire travail de mémoire naturelle.

Contacts: La Clémandine  www.laclemandine.com

                   ABMS  www.abms06jb.info

Julien Bertaina, la biodynamie

Dans la famille Bertaina, on est récoltant vigneron de père en fils. Sur le Domaine Saint Joseph entre Saint-Paul et Tourrettes (06), vignes et oliviers vivent sous le soleil et la bienveillance de Julien, qui cultive et vinifie en biodynamie. Cette méthode n’utilise aucun engrais chimique, seulement des préparations à base de plantes et de produits naturels. Le respect des rythmes de la journée, de l’année ainsi que du cycle lunaire sont primordiaux. Ce type d’agriculture reste une utopie pour grand nombre d’agriculteurs mais Julien Bertaina, lui, l’a expérimenté, et décide de rester loin des lobbying de l’industrie chimique pour offrir un vin de très grande qualité et pour respecter sa terre et sa santé. De belles images, un engagement poétique et vrai, une jolie rencontre en exclu pour c’est bio la vie à -Cliquez sur la vidéo-

Le printemps ou la vie en vert, rouge, violet, jaune par Pascale Imbert

LA VIE EN VERTROUGE, VIOLET, JAUNE

Il y a plus de trois millions d’années, notre terre était recouverte d’une « soupe primitive » dans laquelle seraient apparus des premiers êtres vivants. Les cellules primitives étaient autotrophes et anaérobies c’est-à-dire qu’elles n’avaient pas besoin d’oxygène (O2) pour vivre. Heureusement, car, en ces temps lointains, ce gaz vital n’existait pas. De développements en complexifications, 800 millions d’années plus tard, des cyanophytes ou algues bleu-vert ont fait leur apparition avec, dans leur cytoplasme, une molécule incroyable : la chlorophylle… Prodigieusement, ce pigment a changé la face du monde ! Car, c’est grâce à lui que de l’O2 a pu être synthétisé par photosynthèse… et que, quelques millions d’années plus tard, de développements en complexifications, une atmosphère viable s’est constituée ! De tous temps, et certainement pas de manière fortuite, la couleur verte a inspiré de nombreux peuples ; c’est avant tout la couleur du naturel, de l’écologie, la couleur de l’espoir. En médecine ayurvédique, c’est celle du 4ème chakra (Anahata) correspondant au plexus cardio-pulmonaire ; en médecine chinoise, le vert-bleu (en Asie, ces 2 couleurs sont parfois confondues) correspond au foie … l’Anahata et le foie sont deux points centraux de la libre circulation de l’Energie (Prana et Qi). Le vert est la couleur de la Vie, du Renouveau !

Depuis quelques semaines, les jours rallongent, le soleil monte au zénith, les températures s’adoucissent, les oiseaux chantent, les bourgeons laissent entrevoir les premières feuilles. La nature se pare de ses plus belles teintes. Nous assistons à un dégradé de toute beauté. Chaque saison a sa couleur ; le vert du printemps, le jaune de l’été, le rouge-orangé de l’automne et le marron-noir de l’hiver. La végétation se transforme au rythme du temps, de tous temps… Les premiers végétaux, algues, mousses, fougères étaient entièrement verts, la couleur originelle… Ce n’est que bien plus tard que les plantes à fleurs, plantes sexuées, apparurent, très colorées et de formes variées. En cette période de douceur, les premiers boutons éclosent et nous donnent un spectacle enchanteur. C’est le printemps !

Du jaune, du rouge, du rose, du bleu, du violet… elles sont toutes là ! Les pissenlits, les genêts, les crépis, les coquelicots, les thyms, les muscaris, les lavandes, les cistes… Quel feu d’artifice ! Leurs couleurs, leurs formes attirent notre regard, leurs odeurs évoquent des souvenirs d’enfance ou des pensées intimes. Elles touchent directement nos sens, notre inconscient… Certaines plantes sont douces car légèrement pubescentes, d’autres piquent de leurs épines acérées… Elles ne nous laissent jamais indifférents… Comme tous les êtres vivants, les fleurs ont évolué et se sont complexifiées afin d’assurer au mieux leur pérennité. Certaines ont même, poussé le vice ou « l’intelligence » jusqu’à se déguiser en fleurs pour tromper les insectes pollinisateurs… Approchez-vous d’un pissenlit, d’un arnica, d’un crépis… Où est la fleur ou, plus botaniquement correct, où sont les fleurs ? Elles sont toutes regroupées en son cœur… des dizaines de petites fleurs que nous distinguons à peine ; ce que nous voyons n’est en fait qu’un capitule décoré de « faux pétales »… Ne soyez pas rouge de colère, ni vert de honte ! Mais elles nous ont, quand même, bien eu les Asteraceae ! C’est le printemps, l’heure de la découverte et de l’émerveillement ! Laissez-vous emporter ! Laissez vos sens s’ouvrir et accueillir toute cette beauté… Regardez, observez, sentez, touchez… avec respect, vous y êtes conviés. Mais n’oubliez jamais que c’est un vrai privilège.

Je vous laisse ! Chut !

Pascale Imbert Docteur en Pharmacie                                  www.biodansnosvies.fr

Les plantes médicinales par Pascale Imbert, Docteur en Pharmacie


Pascale Imbert, Docteur en pharmacie est passionnée par les plantes médicinales et l’aromathérapie. Elle nous fait partager son amour des plantes, portrait :

J’ai trois enfants. Venant d’une famille de pharmaciens j’ai suivi la tradition et fais mes études de « Docteur en Pharmacie » à la Faculté de Montpellier. Depuis mon enfance, je suis attirée par les grands espaces, la montagne, les paysages sauvages, les animaux… Au cours de mon cursus universitaire, c’est donc naturellement la botanique, puis l’étude des plantes médicinales qui retinrent mon attention. Fascinée par l’histoire du pavot, je me suis spécialisée en phytothérapie, puis, plus tard, en aromathérapie. Forte de ce savoir, j’ai travaillé plus de 10 ans pour les Laboratoires Arkopharma en me formant le temps de quelques weekends aux principes de la médecine chinoise. Confortée par l’existence d’une approche différente de la santé j’essaie de la promouvoir au sein des « Entretiens Internationaux de Monaco », revues, sites… En constant émerveillement, passionnée, j’ai envie de vous faire connaître, notre environnement végétal, au travers de tous les trésors qu’il nous offre.

LA NATURE EST UN DON

 Depuis six mois, la nature nous offre ce qu’elle a de plus beau. Dès le mois de Mars, nous avons vu Madame Bourrache parée de ses plus beaux atours. Sa corolle ornée de ses cinq pétales bleus n’est à nulle autre pareille. Leur forme et leur couleur intense enchantent le regard et nous émerveillent. Cependant cette belle est pudique et n’aime pas qu’on la regarde ; alors elle se revêt de multiples poils qui lui donneraient un aspect presque repoussant. Approchez-vous et prenez le temps de la découvrir. Elle est magnifique ! Dans un incessant ballet de couleurs, de formes et d’odeurs Messieurs Cistes, cotonneux, de Montpellier ou ladanifère, sont apparus, toujours fragiles, le moindre souffle les chiffonne, puis le robuste et imposant Monsieur Pissenlit accompagné de tous ses pages Crépis. Vint ensuite le tendre et coquet Monsieur Coquelicot si élégant avec ses fins pétales rouges et noirs et ses étamines « plumeteuses »… Et Monsieur Romarin, ou encore Monsieur Thym et Madame Lavande qui flattent notre odorat et stimulent notre système limbique. Quelle générosité, quelle gentillesse de rendre nos jardins, nos campagnes, nos paysages azuréens si beaux ! Mais toute cette beauté n’est pas pour nous, humains, ce serait trop orgueilleux de penser qu’elle nous est destinée, c’est une histoire de nature dans laquelle nous sommes simplement invités à contempler ! Au printemps les plantes se parent de leurs plus beaux atours pour plaire. Mais à qui ? 

Pas à nous, nous l’avons compris, ni aux ruminants qui s’en délectent mais aux insectes qui les pollinisent et permettent leur reproduction. C’est à cause ou grâce à leur immobilisme que les végétaux développent les plus grandes stratégies pour faire venir à eux des vecteurs de leurs cellules sexuelles que sont les abeilles, les papillons… Les couleurs de leurs corolles, l’odeur et la forme de leurs fleurs attirent de nombreux animaux ailés. Le jaune des genêts plait particulièrement aux bourdons, l’odeur parfois nauséabonde de certaines plantes attire les mouches, la forme des orchidées imite celle d’une guêpe. Bêtes à six pattes et plantes vont étroitement collaborer pour permettre à ces dernières de donner la vie. Quelle belle leçon d’altruisme entre deux mondes totalement différents, pourtant ne nous y trompons pas, la nature est parfois cruelle, certains insectes en mourront. Une fois fécondée, toute fleur donnera un fruit (akène, baie, drupe, gousse, capsule…) contenant une graine qui germera pour donner une autre plante ; leur but de pérennité sera atteint. Et grâce à cette extraordinaire collaboration, chaque été, nous nous délectons de fraises qui ne sont que des réceptacles floraux charnus chargés de mille et un minuscules akènes, de cerises, appétissantes drupes rouges, ou encore de haricots dont la gousse verte est si tendre… Que la nature fait bien les choses en subvenant à nos besoins alimentaires… La nature est un don ! Pendant six mois elle nous a éblouis par sa beauté, ses flagrances, son ingéniosité, sa générosité… Elle a accompli sa mission de vie, il est grand temps de la laisser se reposer… L’automne est là ! Respectons son silence, son repos est bien mérité !

Cependant, au plus profond d’eux-mêmes, les végétaux travaillent, toujours. Ils fabriquent inlassablement des molécules chimiques qui servent à leur nutrition, leur croissance, leur multiplication… Pour le bonheur et le bien-être de l’humanité, certaines de ces substances ont des propriétés thérapeutiques, parfois tellement fortes qu’elles en deviennent toxiques. C’est là, toute l’ambiguïté de la notion d’« Effet-dose » dont le premier théoricien fut Hippocrate de Cos, père de la Médecine Occidentale. Depuis la nuit des temps, les hommes et avant eux les animaux, comme certaines espèces de singes, utilisent les plantes à des fins médicales. Ces plantes aux pouvoirs thérapeutiques sont désignées par le terme de « Plantes Médicinales ». L’aubépine (Crataegus oxyacantha L.) avec ses magnifiques rameaux blancs, les parties aériennes fleuries de la fumeterre (Fumaria officinalis L.), la baie séchée du gattilier (Vitex agnus-castus L.), la mauve (Malva sylvestris L.)… agissent sur la physiologie de l’organisme, sur le système cardio-vasculaire, digestif, neuro-endocrinien ou encore respiratoire…

 Le romarin (Rosmarinus officinalis L.) est utilisé pour son activité hépato – protectrice cependant cette plante du bassin méditerranéen est aussi une « Plante Aromatique ». Les plantes aromatiques telles que le thym (Thymus vulgaris L.), la lavande officinale(lavandula angustifolia Mill.) ou aspic (Lavandula latifolia Medik.), la sauge officinale (Salvia officinale L.) ou sclarée (Salvia sclarea L.)… ont la particularité de produire de l’huile essentielle. Ce concentré de molécules très odorant possède de multiples pouvoirs thérapeutiques. Par exemple, l’huile essentielle de romarin a une activité anticatarrhale, mucolytique et antiseptique ; selon le chémotype et la posologie elle sera aussi équilibrante.

On ne peut clore cet article sur le pouvoir des plantes sans mentionner le pavot somnifère (Papaver somniferum L.). A partir de cette plante, on obtient différentes molécules dont la codéine, la morphine, la papavérine, l’opium, l’héroïne… C’est, par excellence, la plante de la vie grâce à son fort pouvoir antalgique et antispasmodique et celle de la mort… 

La connaissance des plantes médicinales est complexe. Dans nos pays, elle fait appel à de nombreuses disciplines telles que la botanique, la chimie organique, la physiologie, la pharmacognosie, la pharmacologie ou encore l’ethnopharmacologie… 

L’utilisation du végétal en tant que médicament est vieille de plus de 100 000 ans. Elle est encore d’actualité dans de nombreuses ethnies à travers le monde et retrouve petit à petit ses lettres de noblesse, en Occident, où le médicament chimique fut la panacée dans la deuxième moitié du XXème siècle.

La nature est une source bienfaitrice mais fragile, c’est une source de vie ! La nature est un don, protégeons-la ! Pascale Imbert

L’aromathérapie ET les soins aromatiques

Tout le monde a entendu parler des huiles essentielles. Elles évoquent bien souvent la lavande, cultivée en Provence ; le thym et romarin dont les senteurs rappellent le soleil du sud de la France. Leurs odeurs ne nous laissent jamais indifférents. Mais les huiles essentielles ne sont pas que des fragrances, elles ont une activité thérapeutique que l’on utilise en aromathérapie ou lors de soins aromatiques. Les huiles essentielles sont des mélanges complexes de molécules volatiles synthétisées par 

certaines plantes dites « aromatiques » ; elles sont stockées dans des vacuoles, des poils sécréteurs… d’où on les extrait par distillation (entraînement à la vapeur d’eau), par expression… Contrairement à ce que leur appellation suggère, elles ne sont pas grasses mais de nature lipophile ce qui leur donne un atout certain que nous verrons ultérieurement. Les huiles essentielles présentent, en plus d’une efficacité thérapeutique considérable, de nombreux intérêts, dans bien des domaines.

Premièrement, elles peuvent être administrées de trois manières différentes : par inhalation, par voie transcutanée ou per os. Selon l’activité désirée et la sensibilité du patient, une voie sera privilégiée. La diffusion des huiles essentielles dans l’atmosphère soigne ou soulage une personne (activité antiinfectieuse, sédative…), assainit l’air ambiant et/ou masque une odeur désagréable. Les huiles essentielles, grâce à leur nature lipophile, passent la barrière cutanée pour agir localement (activité antiinflammatoire, antiprurigineuse…) ou rejoindre la circulation sanguine. Quand elles sont prises oralement, elles agissent de façon systémique.

Deuxièmement, les huiles essentielles (HE) présentent différentes activités thérapeutiques en lien direct avec la complexité de leur composition chimique. Par exemple, l’huile essentielle d’Eucalyptus radiata Sieb. ex DC. (Eucalyptus officinal) est antiinfectieuse et expectorante. Il est important de mentionner qu’une huile essentielle agit à deux niveaux, physiologique et psychologique. Elle a une activité sur l’organe lésé mais aussi sur l’état émotionnel du patient grâce, entre autres, à son parfum qui stimule le système limbique. Par exemple, l’huile essentielle de Lavandula angustifolia Mill. (Lavande officinale) est un antiseptique, un cicatrisant mais aussi un puissant sédatif, un relaxant.

Troisièmement, un mélange de deux à cinq huiles essentielles entraîne une synergie des activités thérapeutiques de chaque huile contenue dans le mélange. Il agit, alors, sur différents paramètres ce qui permet d’induire une thérapie ou un soin holistiques.

Quatrièmement, les HE sont actives au sein de nombreux systèmes organiques et domaines thérapeutiques. Les thérapeutes les utilisent en pneumologie, cardiologie, gastro-entérologie, urologie, rhumatologie, dermatologie… elles seront antibactériennes, antivirales, antifongiques, expectorantes, hypotensives, digestives, antiinflammatoires, antalgiques, sédatives, toniques, cicatrisantes, antihématomes…

Cinquièmement, les huiles essentielles sont des concentrés naturels d’activités ; elles sont extrêmement efficaces mais comme tout principe actif ou mélange d’actifs, certaines d’entre elles présentent des effets indésirables. Cependant, ces effets sont peu nombreux… et bien connus. 

Pour preuve, les huiles essentielles présentant un réel danger pour les patients ne peuvent être vendues que sous la responsabilité d’un pharmacien, comme celle de Salvia officinalis L. (Sauge officinale) néfaste pour le système nerveux à cause de la présence de thujone. Huit « propriétés toxiques » ont été recensées : vésicante et nécrosante (caustique), hypersensibilisante (allergisante), photosensibilisante, neurotoxique, néphrotoxique, hépatotoxique, carcinogénique et abortive. Toutefois, pour éviter tout problème, l’automédication est déconseillée et un avis médical vivement recommandé pour la femme enceinte, allaitant et pour les jeunes enfants.

Comme pour toute substance à activité thérapeutique puissante, la dose (elles sont la plupart du temps diluées) et la durée du traitement induisent son efficacité mais aussi, parfois, sa toxicité. Il est donc très important de respecter la posologie prescrite ou conseillée par une personne compétente.

Les huiles essentielles sont à la fois connues et méconnues du grand public et du personnel médical, c’est là toute l’ambiguïté qui les caractérise. Elles n’ont, parfois, que l’image, très réductrice, de substances désodorisantes ; ou elles traînent les fantômes d’une mauvaise utilisation avec les effets secondaires décrits précédemment.

Les huiles essentielles ont leur place dans l’arsenal thérapeutique. Les soins aromatiques commencent à se développer, en France, à l’étranger, dans les cliniques, les hôpitaux, les EHPAD… pour le bien des patients et du personnel soignant. Il faut continuer à les faire connaître afin de rendre leur utilisation plus systématique.

Pascale Imbert.

Merci Pascale,  nous te retrouverons souvent pour des conseils santé….